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LA FINALE -uḥ DE SKR. pitúḥ, vidúḥ, ETC.


ainsi skr. nédisthah =z zd nazdistô. À la fin du mot au contraire, et là seulement, *-as (devant consonne sonore commençant un mot suivant) aboutit à skr. -o, la Mâgadhï seule ayant à cette place -e. Et ce traitement est de rigueur; on ne cite qu'une exception qui serait véd. sûre duhitā́ (RV., I, 34, 5) ; si Ton admet cet exemple, et si Ton n'y voit pas un dialectisme (assez peu vraisemblable au reste), le traitement e de fin de mot serait dû à ce que l'on serait ici en présence d'un groupe de deux mots étroitement unis, auquel aurait été appliqué, par une exception unique, le traitement de l'intérieur du mot ; les exemples isolés de cette sorte n'ont jamais une grande valeur probante ; au sur- plus celui-ci est très incertain, comme on peut le voir par la discussion de M. Oldenberg, Rgveda, p. 36 et suiv. {Ahh. d. k. G^s. d. Wiss. zii GOttingen, Phil. hist. Kl., N. F., XI, 5).

Il reste à rendre compte du fait que *r̥ ne s'est pas conservé dans le cas particulier de la finale absolue, alors que le védique garde i' partout ailleurs, sauf quelques exemples isolés de formes prâkrites, introduites isolément dans les textes même les plus archaïques, comme celui du Hgveda (v. Wackernagel, Altind. Gramm., I, p. xvin, 19, 167, 192 et suiv., 238). Il n'y a dans l'al- tération de r en fin de mot absolue qu'une anticipation du sort commun de tout r sur le sol de l'Inde. En moyen-indien, tout r est devenu une voyelle a, i ou ?/, le timbre de la voyelle variant suivant des conditions qu'il n'y a pas lieu d'examiner ici : les éléments précédents et suivants déterminent en général le timbre de la voyelle Si l'on ne possédait pas la forme archaïque (les langues de l'Inde qu'est le védique (avec la forme plus arti- ficielle du sanskrit classique), tout le traitement de r dans l'Inde apparaîtrait pareil, à des nuances de timbre vocalique près. Et en effet beaucoup de traitements des langues anciennes qui sont résumés par les linguistes en une loi unique résultent de procès multiples et complexes; l'unité de la formule tient à ce que l'on ignore le détail des changements et ne donne pas le droit de conclure à l'unité des procès d'où sont résultés ces changements.