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LA FINALE -uḥ DE SKR. pitúḥ, vidúḥ, ETC.


lat. nōmen, cf. gr. ὄνομα. Il est donc arbitraire de voir dans le type skr. vidúḥ : vidúr « ils savent » la généralisation d’une forme qui aurait été employée à l’origine seulement devant voyelle suivante.

c) Enfin la constance du timbre u de la voyelle de -uḥ : -ur n’est pas favorable à l’hypothèse qu’il s’agit de ^r devant voyelle. En effet *-°rest représenté en sanskrit par -irou par -urdans des conditions assez définies. Abstraction faite du cas délicat signalé par M. Bloomfield, BB., XXIII, 107 et suiv., et An. Or. Soc. Proc.^ déc. 1894, où un ti ou un v suit r (tarute : tûrtdh, titrâti, ou bien tùrcati), cas qui n’a pas à être considéré pour*-/’ final, on rencontre en règle générale -ir après dentale, palatale ou gutturale, -ur après labiale (y compris v) ; le sanskrit oppose ainsi tirdh^zd tard k purdli-= :zà parô, cf. gr. r.-iooç, (avec une autre place du ton). Comme les racines terminées par labiale ne sont qu’une minorité assez faible, la désinence de 3^ personne du pluriel moyenne *-°rai se présente toujours en sanskrit sous la forme -ire^zzà -arc, Vi est phonétique dans la plupart des cas, ainsi dans cakriré (cf. zd câxrare), àçi.re, se dire, etc. ; il est analogique dans j agraire (d’après tatnire par exemple), rebliiré, etc. ; comme on doit l’attendre en un cas où des causes plus fortes n’en décidaient pas autrement, le type le plus fréquent, celui avec -"-, a prévalu sur le type relativement rare, celui avec ~u-. Ce n’est donc pas au moyen de la règle ordinaire, correctement appliquée dans la désinence moyenne skr. -ire, que l’on peut expliquer le -u de la désinence active skr. -uh : -ur.

Toutefois, il convient de signaler que ce troisième argument n’est pas décisif, et qu’il y a une échappatoire. Le timbre u de la voyelle accessoire de *r apparaît dès l’indo-européen dans certains cas bien connus, tels que par exemple gr. puçiw, lit. siirhiù. Il est malaisé de dire dans quelle mesure ce timbre u fixé dès l’indo-européen est responsable du timbre u de la voyelle accessoire, qu’on observe en sanskrit dans un certain nombre d’exemples non conformes à la règle générale. À quoi faut-il