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des noires, des grises et des blanches. Sa mire était parmi les noires, ce qui redoubla sa douleur ; la seconde nuit, sa mère était parmi les grises, et enfin parmi les blanches la troisième nuit. Elle était délivrée, et elle dit à sa fille, avant de disparaître : « Tu as eu de la chance que je ne t’aie pas mise en pièces ; tu augmentais chaque jour ma peine par tes prières et ta douleur mais tu as tenu un enfant nouveau-né sur les fonts baptismaux, et tu lui as donné mon nom, et c’est là ce qui m’a sauvée. Je vais, à présent, voir Dieu, et tu y viendras toi-même, sans tarder. »

Dans un récit du tome II des Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne, sous le titre de l’Ombre du pendu, on verra un autre exemple de l’influence heureuse des filleuls sur la destinée d’outre-tombe de leurs parrains, surtout quand ils sont des enfants de pauvres gens ou des bâtards, que l’on ne se soucie guère, ordinairement, de patronner à leur entrée dans la vie.