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— Pourquoi veut-il entrer, et qui est-il ?

— Il dit qu’il vient de Basse-Bretagne et qu’il a un remède pour guérir le roi.

Le fils du roi, sans en demander davantage, alla vers notre homme et lui parla ainsi :

— Vous dites que vous êtes médecin et que vous avez un remède pour guérir le roi, mon père ?

— Oui, prince, je suis médecin, et je guérirai le roi, votre père, si on me permet de lui donner mes soins.

— Vous savez que les plus savants médecins du royaume y ont déjà échoué ?

— Je le sais ; mais laissez-moi le voir et lui donner mes soins, et je réponds de lui sur ma tête.

— Vous aurez une barrique d’argent, si vous rendez la santé à mon père ; mais aussi, si vous ne le faites pas, vous serez brûlé vif.

— J’accepte ; conduisez-moi auprès du roi.

— Suivez-moi.

Et le prince, au grand étonnement du portier dépité, le conduisit auprès du royal malade.

Le vieux roi, épuisé par tous les remèdes variés qu’il avait absorbés, plus encore que par le mal, était au plus bas ; c’est à peine s’il respirait encore.

Le médecin, dès en entrant dans la chambre» vit son compère l’Ankou à son chevet.