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— Vous êtes bien pauvres ! Si tu veux, je vous rendrai riches ?

— Je ne demande pas mieux, pourvu cependant que ce soit en tout bien et toute honnêteté.

— Bien entendu. Eh bien ! fais-toi médecin, suis mes conseils, et tu deviendras riche, en peu de temps.

— Médecin, grand Dieu ! Un ignorant comme moi, qui ne sais ni lire ni écrire !...

— Peu importe, tu n’auras qu’à faire ce que je te dirai, et tout ira bien.

— Oui, mais en tout bien et tout honneur, dit alors la femme, qui entendait cette conversation de son lit.

— Oui, en tout bien et tout honneur ; soyez tranquilles à ce sujet.

— Alors, dit le père, je veux bien.

— Eh bien ! voici tout ce que tu auras à faire. Tu feras publier dans tout le pays que tu es devenu médecin et que tu as des remèdes infaillibles contre tous les maux. Quand tu iras voir un malade, commence toujours par regarder si tu ne m’aperçois pas autour du lit, sous la forme d’un squelette, visible pour toi seul, car je suis l’Ankou (la Mort).

— Jésus ! s’écria l’homme en se signant.

— Rassure-toi, et ne crains rien. Si je suis au pied du lit, c’est que le malade doit guérir ; si,