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— Tiens ! dit le chef, en apercevant la lettre, que signifie cette lettre ?

Et il la prit, et l’ayant examinée :

— Une lettre de mon frère l’ermite ! s’écria-t-il ; voyons ce que dit mon frère l’ermite ; il y a bien longtemps que je n’ai eu de ses nouvelles !

Après avoir lu la lettre, il retourna la tête et vit le marquis.

— C’est vous, lui dit-il, qui m’avez apporté cette lettre ?

— Oui, monseigneur, c’est moi.

— C’est bien ; mais vous avez eu de la chance de n’avoir pas été aperçu avant d’avoir jeté la lettre sur la table ! Vous devez, d’après ce que je vois, vous rendre dans l’enfer, et mon frère l’ermite vous a envoyé vers moi, pour que je vous en montre la route, car nous sommes, ici, sur la route de l’enfer, nous autres, et nous n’en sommes même pas loin. Tenez ! vous n’avez qu’à suivre ce chemin que vous voyez là, et vous rencontrerez, sans tarder, quelqu’un qui vous conduira. Mais, puisque vous êtes si pressé d’y aller, regardez donc si vous n’y verrez pas aussi mon siège, car je dois avoir par là, quelque part, un beau siège !

Le marquis s’engagea dans le chemin que lui avait montré le brigand, et bientôt il rencontra