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leux, vraiment populaire et ancien, recèle un mythe solaire, ou au moins météorologique.

Il doit y avoir une part de vérité dans ce système ; mais aussi, n’est-il pas poussé jusqu’à l’exagération, par M. de Gubernatis par exemple, et son école ?

Je ne veux pas insister sur ce point; mais je crois que le moment est venu pour les mythographes les plus justement renommés de la France et de l’étranger, les G. Paris, Michel Bréal, Frédéric Baudry, Ernest Renan, E. Cosquin, E, Rolland, Henri Gaidoz, Loys Brueyre, Reinhold Kœhler, Félix Liebrecht, Max Müller, Ralston, Comparetti, Stanislas Prato, etc., de résumer la question d’une manière synthétique, et de se mettre d’accord, après une enquête si longue et qui a produit tant de documents, venus de tous les points de la terre, — sur l’origine, la diffusion et l’interprétation scientifique de nos vieux contes populaires.

Notre mission, à nous autres collecteurs, doit se borner à fournir à la critique savante des matériaux d’une authenticité non douteuse et scrupuleusement réunis suivant la méthode qu’elle nous a recommandée : à elle de les étudier, de les comparer ensuite et de conclure. Les collecteurs, un peu déroutés et découragés par ces incertitudes et ces différences si radicales d’interprétation, doivent-ils s’arrêter ou continuer leurs recherches ?

Tous les récits contenus dans ces deux volumes, ou dans ceux qui les suivront, je les ai recueillis de la