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Une femme vint ouvrir et répondit à leur demande :

— Je ne puis vous loger, mes pauvres gens, car mon mari est un brigand inhumain et cruel, bien connu dans le pays, et si je vous reçois, quand il rentrera, il vous jettera à la porte et vous maltraitera peut-être.

— Ayez pitié de notre situation, dit alors Marie, et surtout de ce pauvre petit enfant qui périra, sans doute, s’il nous faut passer la nuit dehors. Voyez le temps affreux qu’il fait !

— Je vous plains de tout mon cœur, et je voudrais pouvoir vous venir en aide ; mais, je vous le répète, je crains l’accueil que vous ferait mon mari.

— Nous aimons mieux courir la chance d’être mal accueillis par votre mari que rester dehors par un pareil temps ; notre pauvre innocent en mourrait sûrement.

Et la mère pressait son enfant contre son cœur.

— Entrez alors, dit la femme du brigand, et Dieu vous protège !

Et ils entrèrent.

Le brigand arriva presque aussitôt, et, en voyant les hôtes de sa femme, il lui demanda :

— Qui sont ces gens, femme ?

— Ce sont des pauvres gens surpris par l’orage et qui m’ont demandé l’hospitalité, pour une nuit