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qui le portait. C’était tout le cortège. À midi sonnant, ils entraient dans l’église. Le vieillard à la barbe blanche les y attendait avec une belle dame. L’enfant fut baptisé et nommé Emmanuël.

En sortant de l’église, le parrain donna plusieurs pièces d’or au père et lui dit :

— Retournez tout droit à la maison, sans entrer dans aucune auberge. Vous achèterez du pain blanc, de la viande et du vin, et ne laisserez manquer de rien ni la mère ni l’enfant ; voici de l’argent ; nous irons vous voir sans tarder.

Le parrain et la marraine s’en allèrent ensemble, et Jean s’en retourna à la maison avec son enfant et la femme qui le portait, et chargé de provisions. Ce soir-là, l’on soupa bien dans sa pauvre chaumière, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps, et l’on fut joyeux.

Au bout de quelque temps, le vieillard à barbe blanche vint voir son filleul.

— Comment va mon filleul Emmanuel ? demanda-t-il.

— Il vient très-bien, répondit le père.

— Jésus, monseigneur, dit la mère, c’est donc vous qui êtes le parrain d’Emmanuël ? Que j’ai de joie de vous voir, et que nous vous sommes reconnaissants !

Le vieillard embrassa tous les enfants et leur