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jamais. Réfléchis bien, et vois si tu veux tenter l’aventure.

— Je veux la tenter, et si je ne réussis pas, je doute qu’aucun autre puisse s’en tirer mieux que moi, car je ne suis pas un peureux.

Iann Pendir partit donc, d’un air résolu. Au moment où sonnait le dernier des douze coups de midi, il entrait dans la cour du château. Comme le lui avait dit la vieille, cette cour était toute remplie de bêtes venimeuses de toute nature. Heureusement, qu’elles dormaient profondément. Leurs corps, tout gonflés et humides de poison, exhalaient une odeur suffocante ; le cœur de Iann se soulevait de dégoût, et il faillit tomber asphyxié. Il atteignit pourtant la porte de la première salle, et y rentra. Là, ce fut un tout autre spectacle ; la salle était pleine de pièces d’argent toutes neuves et brillantes.

— A la bonne heure ! dit-il, à cette vue ; je vais commencer par me remplir les poches (la vieille ne me l’a pas défendu), et de la sorte, mon voyage n’aura pas été sans profit, car quant au flambeau, je m’en moque.

Et il se remplit les poches d’argent. Puis, il pénétra dans la seconde salle. Là, il resta quelque temps, la bouche béante, ébloui qu’il était par ce qu’il voyait. Cette seconde salle était remplie de belles pièces d’or, toutes neuves et