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— Que voulez-vous, mon fils ? lui demanda la vieille.

— L’hospitalité pour la nuit, s’il vous plaît, graud’mère, répondit Iann.

— Vous voyez, mon fils, comme je suis pauvre. Je n’ai qu’un lit, fait de feuilles et d’herbes sèches, et si peu de provisions, que je crains, en vérité, que vous ne puissiez vous en contenter.

— Je suis un soldat, revenant du service, grand’mère, par conséquent peu habitué à la bonne chère ; et quant à la couche, la pierre du foyer m’en servira, si vous le permettez.

— Entrez alors, mon fils ; je partagerai avec vous tout ce que je possède.

Iann entra. Il alla s’asseoir sur la pierre du foyer. La vieille posa deux plats de bois sur cette même pierre, car il n’y avait ni table, ni aucun autre meuble, dans la hutte ; dans chaque plat, elle mit quelque chose de la grandeur d’une noisette, et à côté, un vase en forme d’écuelle, contenant quelques gouttes d’un liquide jaunâtre, Iann la regardait faire, en silence, et il pensait en lui-même :

— Si c’est là tout le repas, elle ne mentait pas, en me disant que je ferais triste chère !

Quand la vieille eut terminé ses préparatifs, elle marmotta une oraison, en étendant ses mains