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lui direz que vous aviez fait tout ce qu’il avait ordonné, mais, qu’un ouragan est survenu, pendant que le lin séchait sur le pré, qui a tout emporté, et, pour preuve, vous lui ferez voir ce qu’il en sera resté accroché aux buissons et aux arbres.

Le moyen parut excellent à Jeanne, Elle emporta donc trois bottes de lin sec de chez sa commère, et alla les disséminer par les champs et les prés, et les accrocher aux buissons et aux branches des arbres.

Quand Jean rentra, le soir, il demanda tout d’abord :

— Eh bien ! femme, avez-vous fait ce que je vous ai dit, ce matin ?

— Certainement, j’avais fait de point en point tout ce que vous m’aviez commandé ; mais, nous n’avons aucune chance, mon pauvre homme.

— Qu’est-il donc arrivé encore ?

— Ce qui est arrivé ? Imaginez-vous que comme le lin, au sortir de l’étang où il avait été roui, séchait sur le pré, et que je m’apprêtais à le ramasser et à le lier en bottes, pour le monter sur le grenier, un ouragan est survenu, qui a tout emporté !...

— Ta, ta, ta ! Je ne crois pas de pareils contes, répondit Jean.

— Mais, mon homme, ce n’est pas là un conte,