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hors de la maison, presque nu. Il n’avait plus d’or, car on lui avait tout enlevé, et ne pouvait par conséquent s’acheter des vêtements. Comment faire ? Il ne pouvait pourtant pas rentrer chez son père, dans cet état. Il passa la nuit dans un champ. Le lendemain matin, quand le soleil se leva, il s’éveilla et trouva, comme à l’ordinaire, ses cent écus sous sa tête. Il acheta alors des vêtements, et revint à la maison.

Son père et sa mère étaient redevenus pauvres ; son frère, qui était aussi de retour à la maison, n’avait pas fait fortune non plus. Il était temps que François arrivât !

A partir de ce jour, il y eut un changement de train de vie, chez le vieillard ; on n’y manqua plus de rien. On bâtit une belle maison neuve ; on acheta des champs, des chevaux, des bœufs, des vaches, et François se maria, tôt après, à la plus riche héritière du pays.

Depuis, je n’ai pas entendu parler de lui ; mais, s’il continua de trouver, tous les matins, ses cent écus en or, sous son oreiller, nous n’avons pas lieu d’être inquiets à son sujet.


Conté par Barba Tassel, Plouaret, 1869.