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bois, sous cette forme. Et, bien que cheval, il se disait en lui-même :

— Me voilà bien pris ! pensa-t-il, si j’allais rester cheval, par exemple !...

Il voit un autre cerisier, qui portait des cerises d’une autre couleur.

— Ma foi ! à présent, je peux bien en manger ! se dit-il.

Et il se met à manger des cerises de cet autre arbre. Et aussitôt il redevient homme !

— A merveille ! se dit-il ; je saurai, à présent, à quoi sont bonnes ces cerises !

Et il remplit ses poches de cerises du premier arbre ; mais, il n’en prit pas du second. Il se dirigea alors sur Paris.

En arrivant à Paris, il alla aussitôt se placer près de la porte de l’église où la princesse, sa femme, avait l’habitude de venir entendre la messe. Il posa ses cerises sur une serviette, comme pour les vendre. La messe était commencée. Quand elle fut terminée, il vit sa femme sortir de l’église, accompagnée de sa femme de chambre. Elle remarqua les cerises, et les trouva si belles, qu’elle voulut en manger. Elle ne regarda seulement pas le marchand. Elle envoya donc sa femme de chambre lui acheter des cerises.

A la première cerise que mangea la princesse,