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— Cela m’est impossible, pour aujourd’hui, répondit-il, mais, je m’occuperai d’elle, demain !

Le lendemain donc il se fit conduire à la chambre de la princesse, et demanda qu’on le laissât seul avec elle. Il la fouetta, pendant une demi-heure, avec de l’ortie, puis il s’en alla, en disant qu’il reviendrait, le lendemain. Il revint, en effet, et continua le traitement avec un nerf de bœuf, dont il cingla le corps nu de la princesse, pendant une autre demi-heure. Le sang coulait, à chaque coup, et la princesse poussait des cris à fendre l’âme. Le roi et la reine, qui l’entendaient, ne pouvaient retenir leurs larmes et disaient :

— Il la tuera ! il faut lui dire de cesser... Quand le médecin sortit de la chambre, il les trouva tous les deux dans l’escalier, qui montaient.

— Est-ce terminé, docteur ? lui demandèrent-ils.

— La princesse est très difficile à traiter, répondit-il ; cependant, je ne désespère pas d’elle. Je reviendrai, dans trois jours, pour terminer le traitement.

Et il s’en alla.

II laissait la princesse dans un état pitoyable.

La veille du jour où il devait retourner au palais, notre médecin alla trouver un prêtre, qu’il connaissait, et lui dit :