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pommiers, qui portaient des fruits rouges, d’un aspect fort appétissant. Il cueillit une pomme et la mangea. Mais aussitôt, deux longues cornes lui poussèrent sur le front.

— Que signifie ceci ? se dit-il, en tâtant ses cornes ; me voici un joli garçon, à présent !

Il était très contrarié. Cependant, comme il avait trouvé les pommes bonnes, il en cueillit une autre, à un autre arbre, la mangea aussi, et ses cornes disparurent.

— Voici qui est à merveille ! se dit-il, tout joyeux, et ces pommes pourront me servir, un jour.

Et il en cueillit quatre de chacun des deux arbres, et les mit dans ses poches. Puis, il retourna au rivage. Il aperçut un bâtiment, qui passait, sous ses voiles. Il monta sur un rocher élevé, attacha son mouchoir au bout d’un bâton et l’agita en l’air, pour faire signe au bâtiment d’approcher. Son signal fut aperçu et compris. Le bâtiment se dirigea sur l’île, et le capitaine prit notre homme à son bord, et le débarqua à Brest. Il s’empressa de se rendre encore à Paris, et descendit au même hôtel que précédemment.

Le lendemain de son arrivée, qui était un dimanche, il fit placer une petite table près du porche de l’église où la princesse avait l’habitude d’aller à la messe, la couvrit d’une serviette