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II


PIERRE LE NIAIS
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UN jeune garçon de dix ou douze ans, sans père ni mère, quitta un jour sa paroisse, où il vivait de la charité publique, et se mit à voyager, emportant pour tout bien une poignée d’épis de froment, qu’il avait glanés dans un champ. On ne lui connaissait pas d’autre nom que celui de Pierre-le-Niais.

Le premier soir, après le coucher du soleil, il se présente à la porte d’une ferme. La bourgeoise, en l’apercevant sur le seuil de la maison, lui demanda :

— Qui es-tu, et que veux-tu ?

— Pierre-le-Niais.

— Pierre-le-Niais ? Tu n’as pas l’air fin, en effet, que veux-tu ?

— L’hospitalité pour la nuit, au nom de Dieu.