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— Que faites-vous donc là de la sorte, la jolie fille aux cheveux blonds, avec votre fourche de fer ?

— Ma mère, répondit-elle, m’a recommanda de monter sur le grenier ces pois qu’elle a exposés au soleil pour sécher. Depuis midi, je suis là avec ma fourche à essayer de les monter sur le grenier, comme j’ai vu faire pour le foin, et je n’ai pu encore en monter un seul, et pourtant le soleil est sur le point de se coucher.

— Ce n’est pas comme cela qu’il faut s’y prendre, mon petit cœur : approchez ici votre panier, nous allons y mettre les pois avec no mains, et ainsi nous aurons bien vite fait de le monter au grenier.

— Non, non, répondit la jeune fille, ma mère m’a dit de les monter au grenier avec une fourche de fer, et ma mère n’est pas une sotte, savez vous ?

— Eh bien ! mon enfant, travaillez bien, alors avec votre fourche, car je crains bien que le soleil ne se couche avant que vos pois soient sur le grenier ; en attendant, mes compliments à votre mère et adieu.

Et Jean s’en alla en se disant :

— Ce ne sera pas celle-ci qui me fera regretter Jeanne : elle est bien gentille, pourtant.

Un peu plus loin, il arriva dans un village, où