Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/399

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

béante, et ne trouva rien à répondre. Puis elles passèrent en revue tous les noms de baptême et constatèrent avec douleur qu’en effet tous étaient pris :

— Comment faire, mon Dieu ! et que c’est malheureux !...

Et les voilà de pleurer toutes les deux, et de se désoler sur ce malheur irréparable.

Cependant, Jean, resté seul à la maison, et impatientant de voir que la mère ne revenait pas plus que la fille, se mit aussi à leur recherche, et, ayant appris le sujet de leurs larmes et de leur désolation, il se dit en lui-même, en haussant les épaules :

— Décidément, la mère et la fille se valent ; elles sont bêtes comme deux sabots, et ce que j'ai de mieux à faire, c’est de les planter là, et de chercher fortune ailleurs ; car, certainement, je n’aurai pas de peine à trouver mieux.

Et il partit, sans autres compliments.

A quelque distance de là, comme il passait devant une ferme, il aperçut, sur une aire à battre, une jeune fille armée d’une fourche de fer à dents très espacées.

— Voici, pensa-t-il, une jolie fille qui ferait bien mon affaire ; si je pouvais tenir ce gentil oiseau dans ma cage !...

Et il entra dans l’aire.