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messe, devait venir dîner avec la veuve et sa fille, afin d’avancer ses affaires et de conclure, s’il était possible. Au moment de partir pour le bourg, après avoir fait un peu de toilette, la mère dit à sa fille :

— Vous savez que Jean Kerbrinic doit venir dîner aujourd’hui avec nous, faites donc en sorte que la soupe soit bonne, et pour cela soignez-la et mettez-y ce qu’il faut (peadra, en breton).

— C’est bien, ma mère, répondit Jeanne. Et la vieille partit là-dessus.

Et voilà Jeanne de s’occuper de son pot au feu. Elle y mit des choux, des navets et une bonne tranche de lard. Puis elle activa le feu, et le pot bouillit bientôt.

— Il est temps d’y mettre à présent Péadra, se dit-elle alors.

Or, il y avait à la maison un petit chien qui avait nom Péadra ; Jeanne l’appela à elle :

— Tiens, Péadra ! venez ici, mon petit chien. Ma mère m’a recommandé de vous mettre dans la marmite ; c’est là une singulière idée, mais, c’est sans doute afin que Jean, après avoir mangé de la soupe, m’aime davantage et que le mariage se fasse promptement : il faut faire comme elle a dit, bien que je te regrette, mon pauvre petit chien.

Et elle prit Péadra, qui était venu à elle, en