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sont un maçon et son fils, qui ont construit la tour où sont déposées les richesses royales et se sont ménagé la faculté de pouvoir y entrer, à discrétion, en disposant une pierre du mur de manière à ce que l’enlèvement leur en fût possible, à volonté. — Quand le roi s’aperçoit qu’on le trompe, il consulte un ancien voleur renommé par sa finesse et ses exploits, et à qui il a fait crever les yeux, pour y mettre un terme. Il l’a néanmoins conservé près de lui, pour pouvoir profiter, au besoin, de son expérience et de ses conseils. Le voleur aveugle lui conseille de faire brûler du genêt vert, dans la chambre du trésor, après en avoir bien fermé et calfeutré la porte, et d’observer si la fumée ne trouvera pas quelque issue. On agit ainsi, et l’on remarque qu’un mince filet de fumée sort par une fissure presque imperceptible.

— C’est par là, dit alors l’aveugle, que le voleur pénètre dans la chambre du trésor.

On examine de près, et l’on découvre, en effet, un passage secret, très habilement ménagé. Des pièges sont disposés autour des vases qui contiennent le trésor, une roue garnie de rasoirs, dit le conteur. Le père, qui entre le premier, y a la tête tranchée. Son fils emporte la tête et ne laisse que le corps sur les lieux, après l’avoir dépouillé de ses vêtements, qu’il emporte également.