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enlevé, et que les soldats préposés à sa garde avaient été trouvés, le matin, ivres-morts et déguisés en moines, tandis que les moines du couvent voisin, également ivres, portaient l’uniforme des soldats. C’était inévitablement un nouveau tour d’un compère du voleur du trésor royal. Cela fit du bruit dans la ville, et on en rit beaucoup.

— Je suis encore joué ! dit le roi, en apprenant tout ce qui s’était passé ; il faut convenir que c’est là un voleur bien habile ; mais, c’est égal, je veux savoir jusqu’où va son habileté, car j’espère bien la trouver en défaut.

Et il fit publier alors, dans toute la ville, qu’il ferait exposer, le lendemain, sur la place publique, devant son palais, une belle chèvre blanche qu’il avait et qu’il aimait beaucoup, et que si le voleur parvenait à la lui dérober, elle lui appartiendrait.

— C’est bien ! se dit Efflam, en entendant publier cela ; la chèvre blanche du roi sera à moi, demain, avant le coucher du soleil.

Le lendemain, la chèvre blanche fut en effet exposée sur la place, devant le palais du roi, et il s’y réunit une foule considérable, curieuse de savoir comment le voleur viendrait à bout de l’enlever, malgré les soldats qui la gardaient. Le roi lui-même était à son balcon, avec !a reine, et entouré de princes, de généraux et de courtisans.