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son sceptre à la main, et ayant à sa gauche la reine, et, à sa droite, la princesse, sa fille. Kerbrinic et Petit-Jean se tenaient au pied du trône, debout, et près d’eux était le sac aux vérités,

— Que peut-il bien y avoir là-dedans ? se demandait-on, avec impatience.

Le roi prit alors la parole et dit :

— Eh bien ! seigneur de Kerbrinic, avez-vous rempli votre sac de vérités ?

— Oui, sire, il est plein de vérités, répondit Kerbrinic.

— Faites-nous donc la preuve.

— Oui, sire, mon valet va vous faire la preuve. Petit-Jean dénoua les cordons du sac et en tira, au grand étonnement des assistants, d’abord, une robe de femme, et l’élevant en l’air, pour que chacun la vît bien, il demanda :

— Quelqu’une des personnes ici présentes reconnaît-elle cette robe pour lui appartenir ?

Personne ne réclama la robe ; alors, Petit-Jean, s’adressant à la femme de chambre de la princesse, lui dit : — Il me semble, mademoiselle, que cette robe ressemble beaucoup à celle que vous portiez, ces jours derniers.

La pauvre fille rougit, baissa la tête et ne dit rien.

Puis, Petit-Jean retira encore de son sac et successivement : ses jupons, son corset, ses bas et