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ches avec lesquels j’atteins tout ce que je vise ; tenez, voyez cette hirondelle qui passe.

Et il lança une flèche, et l’hirondelle tomba à ses pieds.

— Moi, dit le quatrième, j’ai là un violon comme vous n’en avez jamais vu. Lorsque j’en joue, tous ceux qui l’entendent sont forcés de danser, bon gré, mal gré ; les morts mêmes ressuscitent et se mettent en mouvement.

— Moi, dit le cinquième, j’ai appris à faire des bâtiments qui vont aussi bien par terre que par eau, comme vous le voyez.

Et il leur montrait le bâtiment sur lequel il était venu.

— Et moi, dit le sixième et dernier, j’ai étudié, pendant toute l’année, chez un vieux savant, un magicien, et j’ai appris à résoudre toutes les énigmes, tous les problèmes, à retrouver les objets perdus, à prédire l’avenir, et mille autres choses encore. D’après ce que je vois, mes frères, nous avons tous profité à voyager, et notre père, qui nous accusait toujours de paresse et d’ignorance, sera bien étonné, quand il verra tout ce que nous avons appris, en si peu de temps. Mais, avant de rentrer à la maison, je suis d’avis que nous devrions nous associer, pour mener à bonne fin quelque entreprise difficile, car je suis persuadé qu’en réunissant notre science et nos