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lièvre, sur la montagne de Bré, à quatre lieues d’ici ?

En ce moment, la flèche partit et le tireur dit :

— Voilà ! je l’ai tué roide. Mais, il y a loin d’ici à la montagne, et je crains que le lièvre n’ait été emporté par un autre, quand j’arriverai, comme cela m’arrive presque toujours.

— Allons ! l’homme aux pierres meulières, dit Luduenn, va nous chercher le lièvre.

Et l’homme aux pierres meulières partit, plus rapide que le vent, et rapporta le lièvre, en un instant.

— Tu es un fin tireur, dit Luduenn ; viens avec nous et tu partageras notre sort.

— Je veux bien, répondit le tireur.

Et il monta sur le navire, et les voilà cinq. Plus loin, ils rencontrèrent un autre individu, l’oreille appliquée contre terre.

— Que fais-tu là, dans cette posture ? lui demanda Luduenn.

— J’ai semé de l’avoine par ici, hier, répondit-il, et je l’écoute pousser.

— Il faut donc que tu aies l’ouïe bien fine pour entendre l’herbe pousser ; si tu veux venir avec nous, tu partageras notre sort, et je crois que tu n’auras pas lieu à regrets, car six hommes comme nous doivent venir à bout de tout.

— Je veux bien, dit Fine-Oreille.