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lui faire substituer un petit chien à l’enfant nouveau-né, lequel serait exposé sur la rivière.

Elles recommandèrent donc à leur sœur une sage-femme qui était, disaient-elles, la meilleure de tout le royaume. La princesse demanda à la voir, et lui fit bon accueil. Quand son temps fut venu, elle donna le jour à un fils, un enfant magnifique, avec une étoile d’or au milieu du front. La sage-femme livra aussitôt la pauvre créature à un homme, qui attendait à la porte, pour aller l’exposer sur la Seine, qui, m’a-t-on dit, passe à Paris. Puis elle mit à sa place, dans le berceau, un petit chien qu’elle avait amené. Quand le prince demanda à voir son enfant, on lui montra le petit chien.

— Dieu, que me montrez-vous là ? s’écria-t-il.

— Hélas ! mon prince, répondit la sage-femme perfide. Dieu fait tout comme il lui plaît !

— Ah ! malheur à moi ! Mais, il ne sert de rien de me plaindre, puisque c’est la volonté de Dieu. Ayez toujours soin de cette pauvre créature.

Le mari de la fille aînée du boulanger, le jardinier du roi, avait un beau jardin, au bord de la rivière, et, comme il s’y promenait, un jour, il vit un panier qui suivait le cours de l’eau. Il monta dans son bateau, atteignit le panier, et fut