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des demoiselles, deux dans celle de la seconde, et ois dans celle de la troisième.

— C’est moi, pensa celle-ci, qui suis celle qu’il préfère et qui l’épouserai !

— A présent. Mesdemoiselles, dit-il alors, il faudra danser !

— Oui, répondirent-elles, après souper ; mais, nous n’avons qu’un danseur et pas de sonneur (ménétrier).

— Voici le ménétrier qui vous fera danser, mères dénaturées et sans cœur, dit-il en prenant un fouet pendu à un clou au mur.

Et il se mit à cingler les demoiselles, à tour de bras. Et des cris, des sanglots et des larmes.

— Pardon ! pitié ! miséricorde ! criaient-elles.

— Pitié, dites-vous ? Et avez-vous eu pitié, vous, de vos enfants, que vous avez fait mourir secrètement : vous, un ; vous, deux, et vous trois ?...

Ce n’est pas vrai ! criaient-elles.

Comment, ce n’est pas vrai ? Mais, c’est vous-mêmes qui me l’avez avoué ! Car sachez que je suis la prétendue malade à qui vous avez livré votre secret, dans la ferme. Retournez, vite, chez vos parents, et que je ne vous revoie plus !

Et les pauvres demoiselles s’en allèrent, toutes honteuses et tout en larmes.