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tendue malade, la troisième demoiselle vint avec elle à la ferme.

— Comment allez-vous, ma pauvre femme ? demanda-t-elle, comme les autres.

— Mal, très mal ! et j’en mourrai, sans doute ; mais ce qui me tourmente le plus, en ce moment, c’est la pensée d’un enfant que j’ai eu, sans être mariée, et que j’ai laissé mourir, faute de soins.

— Bast ! ne vous tourmentez donc pas tant, pour si peu ; j’en ai eu trois, moi, et ils sont morts tous les trois, sans que personne en ait jamais rien su.

Et elle lui donna aussi trois pièces d’or, et s’en alla.

— Je me souviendrai de tout ceci... Et elles veulent encore m’avoir pour mari !... se dit le jeune seigneur.

Le lendemain matin, il dit à la fermière :

— Allez encore, pour la dernière fois, chercher du bouillon au château et demandez, de plus, un panier de salade et la gardeuse de pourceaux pour vous le porter jusqu’à la ferme.

La fermière se rendit au château, pour la quatrième fois, et en revint avec la gardeuse de pourceaux. Celle-ci demanda à voir aussi la malade.