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le poursuivit longtemps et inutilement, comme les jours précédents, si bien que le soir le surprit encore, harassé de fatigue et n’en pouvant plus.

— Il me faudra, sans doute, passer la nuit sous les linceuls de l’alouette, dit-il encore, en s’asseyant au pied d’un arbre.

Et le Lièvre argenté lui dit encore :

— Non, si vous voulez.

— Comment cela ?

— Suivez cette avenue de grands hêtres, jusqu’au bout, et vous arriverez au château qu’habite votre plus jeune sœur.

Malo suivit le conseil et se trouva, à l’extrémité de l’avenue, devant un vieux château, entouré de tous côtés de hautes murailles. Il frappa à la porte, et une voix, qu’il reconnut pour être celle de sa plus jeune sœur, demanda :

— Qui est là ?

— C’est moi, répondit-il, qui viens te voir, ma sœur chérie ; ouvre-moi, vite.

Et elle lui ouvrit, et ils s’embrassèrent tendrement.

Malo entra dans le château, et mangea et but, car il avait grand’faim. Puis, comme il paraissait vouloir passer quelques jours auprès de sa sœur, celle-ci lui dit :

— J’aurais été bien heureuse, mon frère chéri, de te voir passer quelques jours ici, avec moi,