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auras besoin de secours, souffle dedans, et tu seras secouru de ma part.

Malo prit le cor d’ivoire, puis, ils soupèrent et allèrent ensuite se coucher.

Le lendemain, ils partirent tous les deux, de bon matin : le géant, pour la chasse aux hommes, selon son habitude, et Malo, pour poursuivre le Lièvre argenté.

Il le rencontra encore, dans la forêt, à la place accoutumée, et le poursuivit jusqu’au soir, croyant le prendre, à chaque moment, et le voyant s’échapper toujours, jusqu’à ce que, épuisé de fatigue, il se laissa tomber sur l’herbe, en disant :

— Le soir vient, je suis loin de la maison, et je crains qu’il ne faille passer la nuit sous les linceuls de l’alouette.

— Non, si vous voulez, dit encore le Lièvre argenté, qui le regardait tranquillement, assis sur son derrière.

— Comment cela donc ?

— Vous n’avez qu’à suivre cette avenue tout du long, — et le Lièvre lui désignait, d’une de ses pattes de devant, une belle avenue de grands châtaigniers, — et vous trouverez au bout le château où habite votre seconde sœur.

Malo suivit le conseil et se trouva, à l’extrémité de l’avenue, devant un beau château, entouré de hautes murailles. Il frappa à la porte,