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Sa mère l’enferma dans une chambre, où personne ne pouvait la voir, et jura de se venger sur Jeanne.

Le bruit de la beauté et de la sagesse de Jeanne s’était vite répandu dans tout le pays, et il venait, de tous côtés, des gens riches et puissants pour la voir et la demander en mariage. Mais, la marâtre les éconduisait tous. Un jour, il vint aussi un jeune prince, qui fut tellement charmé de la beauté et des vertus de la jeune fille, qu’il la demanda sur-le-champ en mariage. La diablesse de marâtre voulut lui jouer un tour de sa façon. Elle songea à substituer Catho à Jeanne, et dit au prince que c’était un trop grand honneur pour elle d’avoir un tel gendre, pour qu’elle ne s’empressât pas de l’agréer, et sa fille pareillement. Les fiançailles furent donc faites promptement, et l’on prit jour pour le mariage. Le prince envoya à sa fiancée des bagues, des diamants et de riches parures.

Quand vint le jour du mariage, il se présenta avec un nombreux cortège de princes et d’hommes et de dames de qualité.

Catho avait été surchargée des joyaux et des parures donnés par le prince, et la pauvre Jeanne fut enfermée, sous clef, dans un grand coffre, afin que personne ne la vit.

Le jeune prince était venu dans un superbe car-