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m’écorcheras, et tu verras ensuite ce qui arrivera. Mais, aie confiance en moi, et ne crains rien.

Péronic tua le cheval, l’écorcha et fut bien surpris de voir sortir de sa peau un beau prince, qui lui dit :

— Ma bénédiction sur toi, Péronic, car tu m’as délivré de l’enchantement de la magicienne, et tu as délivré, en même temps, une foule d’autres malheureux. Tous les vêtements divers que tu as vus, dans une salle du château, appartenaient à autant de personnes de différentes conditions, métamorphosées et retenues captives par la magicienne et qui, aujourd’hui, ont recouvré leur forme naturelle et leur liberté, comme moi. Je suis le fils de l’empereur de Turquie ; viens avec moi à la cour de mon père, et tu épouseras ma sœur, la plus belle princesse qui soit sous l’œil du soleil, et tu seras empereur de Turquie, à la mort de mon père.

— Merci ! répondit Péronic, mais, je ne veux pas me marier encore ; je veux voyager et voir du pays, pendant que je suis jeune ; plus tard, nous pourrons nous retrouver et alors, peut-être...

Et ils se firent leurs adieux et allèrent chacun de son côté[1].


  1. Ordinairement le héros, au lieu d’un prince, délivre une princesse, qu’il épouse plus tard. Les épisodes qui suivent semblent appartenir à un autre cycle de récits.