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Péronic apporte le linceul de toile, et un sac rempli d’or, d’argent et de pierres précieuses ; il y met aussi les quilles avec les boules d’or et d’argent et charge le tout sur le cheval. Puis, il muselle la doguesse, dans sa niche, met dans sa poche le merle d’argent et revient au cheval maigre.

— Vas encore, lui dit celui-ci, à la chambre de la magicienne, prends et emporte un petit livre rouge que tu y verras, sur la table, près de son lit, et sans lequel nous ne pouvons rien ; mais, vite, vite !...

Péronic va à la chambre de la magicienne et apporte le petit livre rouge.

— A présent, monte, vite, sur mon dos et partons, car la doguesse, qui est sœur de la magicienne et qui prend à volonté la forme humaine ou animale, va briser ses chaînes, en s’éveillant, et courir après nous.

Ils partent.

— Regarde derrière toi, ne vois-tu rien venir ? dit bientôt le cheval à Péronic.

— Si ! répondit celui-ci, je vois un grand chien qui court après nous... Il va nous atteindre.

— C’est la doguesse du château, la sœur de la magicienne. Par la vertu de mon petit livre rouge, qu’il y ait ici une belle fontaine et que