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— Jette, vite, la brosse à terre ; c’est encore la magicienne.

Il jeta la brosse, et aussitôt un grand étang se forma derrière eux. Le nuage, arrêté un moment, se mit à pomper l’eau, tant et si bien qu’il dessécha l’étang, et passa[1]. Mais il s’en trouva alourdi et retardé dans sa marche.

— Regarde encore derrière toi ; que vois-tu ? demanda Azénor.

— Je vois le nuage qui s’avance toujours sur nous, plus noir et plus menaçant et lançant du feu d’une façon effrayante.

— C’est toujours la magicienne ; jette l’étrille à terre.

Arzur jeta l’étrille, et une grande ville se montra aussitôt derrière eux, avec des liaisons et des tours élevées, qui contrarièrent beaucoup la marche du nuage. Cependant, il continuait d’avancer, avec tonnerre, éclairs et un vacarme épouvantable.

— Regarde encore derrière toi ; que vois-tu, à présent ?

— C’est toujours le nuage, qui s’avance sur nous ; il est très près, il va nous atteindre.

  1. Dans une autre version de cet épisode, la magicienne poursuit les fugitifs sous la forme d’un dogue qui, se trouvant arrêté par l’étang, veut l’absorber, pour passer, et boit tant d’eau qu’il crève sur place.