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Un fils du roi de Turquie faisait aussi la cour à la princesse, et il espérait bien l’épouser, car le vieux roi lui était favorable. Furieux de se la voir enlever de la sorte, il jura de se venger. Il dissimula et feignit de faire la paix avec son rival heureux et de rechercher son amitié. Un jour, il proposa à Fanch un voyage où ils devaient traverser un bras de mer. Fanch, qui ne pensait pas à mal, et qui avait perdu de vue la dernière recommandation de son père et de sa mère, accepta, sans hésiter. Ils partirent donc, tous les deux, et, arrivés au bras de mer, ils montèrent dans la barque du passeur. Fanch regardait tranquillement dans l’eau, penché sur le bord de l’embarcation, quand le prince turc le poussa de l’épaule et le jeta dans la mer, dans l’intention de le noyer. Mais, la Sirène se trouva là, qui le saisit aussitôt, en disant :

— Il y a longtemps que je t’attendais !

Et elle l’entraîna au fond de l’eau. Elle l’y retint pendant deux ans. Bien souvent il la pria



empruntés à d’autres contes, et qui n’ont d’autre but que d’allonger la narration et d’en augmenter le merveilleux. Les conteurs populaires, les mauvais conteurs, abusent souvent de ce moyen de soutenir l’attention de leur auditoire, et ce n’est que comme type du genre que nous avons cru devoir donner ce récit, tel que nous l’avons entendu.

Ici, le conteur rentre dans la fable première, après une trop longue interpolation.