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— Quel malheur ! Mais, un roi n’a qu’une parole, j’ai promis de l’épouser et je l’épouserai.

Et en effet, les noces furent célébrées, avec pompe et solennité.

Le roi et Yves étaient en proie à une tristesse et à une mélancolie que rien ne pouvait dissiper.

Cependant la nourrice et sa fille marchaient, la tête haute, réprimandaient et critiquaient tout, disgraciaient les officiers en charge et les domestiques, les insultaient, les humiliaient, et étaient détestées de tout le monde. Le roi, tout à sa douleur, n’avait pas l’énergie nécessaire pour leur résister,

La présence d’Yves les gênait, et elles complotèrent sa perte avec quelques courtisans.

Deux seigneurs de la cour invitèrent un jour Yves à une partie de chasse. Il s’y rendit, sans défiance, et, quand ils furent à un endroit favorable à leur dessein, ils se jetèrent sur lui, l’assassinèrent et jetèrent son cadavre dans une vieille chapelle en ruine, au fond d’un bois.

La Sirène, au fond de la mer, eut aussitôt connaissance du crime, et elle dit à Yvonne :

— Votre frère vient d’être assassiné par des gens de la cour, gagnés par votre nourrice et sa fille. Mais, tout n’est pas encore perdu sans espoir ; je vous laisserai aller, trois nuits de suite, à la chapelle en ruine où ils ont jeté son corps, et