Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/374

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Tu as abattu tout le bois ?

— J’ai abattu tout le bois ; pas un arbre n’est resté debout.

— Tu m’as ruiné, alors ; un si beau bois !

— Je n’ai fait que ce que vous m’aviez demandé de faire.

— Qu’est-ce donc que ceci signifie ? se demanda Barbauvcrt, étonné.

Le lendemain matin, il conduisit Charles au pied d’une haute montagne, lui donna une pioche de bois et lui dit qu’il fallait faire disparaître la montagne, avant le coucher du soleil, de manière à ne laisser qu’une plaine bien unie à sa place. Puis, il s’en alla.

Le prince s’assit au pied d’un arbre, alluma sa pipe et se mit à fumer, en regardant la montagne, et se demandant avec inquiétude si Koantic lui viendrait en aide, comme la veille.

A midi, Koantic vint encore lui apporter à dîner.

— Croyez-vous donc que c’est ainsi que vous ferez disparaître la montagne ? lui demanda-t-elle.

— Vous le savez bien, lui dit-il, jamais je ne pourrai en venir à bout, et quand j’y travaillerais pendant cent ans.

Koantic prit la pioche de bois, en frappa le pied de la montagne, en disant : — « Montagne,