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Il se rend ensuite à l’écurie. Le petit cheval noir, qui l’a accompagné dans ses voyages, lui dit :

— Je suis ton père, et j’ai pris cette forme pour pouvoir t’être encore utile, après ma mort. Il ne te reste, à présent, qu’à te rendre à la pauvre habitation où tu es né, dans l’île. Tu y trouveras des papiers qui établissent clairement que tu es le petit-fils du roi de France, et tu iras avec ces papiers trouver ton grand-père, à Paris. Quant à moi, j’ai terminé ma pénitence, en expiation de mes péchés, et je vais à présent au Paradis. Ta mère, elle, ira dans l’enfer, pour y remplacer la princesse métamorphosée en jument, que tu en as retirée.

Et, ayant dit ces paroles, il disparut.

Mabic suivit de point en point ses instructions, et se rendit à Paris, muni des papiers qui établissaient sa filiation.

— Bonjour, grand-père, dit-il en se présentant devant le roi.

— Ton grand-père ?... Comment cela ? demanda le vieux monarque.

— Oui, vous êtes bien mon grand-père. Ne vous rappelez-vous pas que vous dîtes, un jour, que la mère du premier bâtard qui naîtrait dans votre capitale serait mise à mort ?

— Oui, je me le rappelle ; mais, quel rapport ?...