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— Oui, si tu veux m’ouvrir la porte de la tour, répondit celui-ci.

— Je ne puis pas, je n’ai pas la clef.

— Rends-toi à la chambre de ton père, qui dort, en ce moment, prends la clef, qui est dans sa poche, puis viens m’ouvrir, et je te rendrai ta boule.

Le prince déroba la clef à son père, ouvrit la porte de la tour et mit en liberté le Murlu, qui lui rendit sa boule d’or et lui dit :

— Si jamais tu as besoin de secours, — et tu en auras besoin, — appelle-moi et j’arriverai.

Puis, il partit et retourna au bois.

Le prince remit ensuite la clef de la tour dans la poche de son père, qui dormait encore.

Cependant, le roi, qui venait tous les jours voir le Murlu, et lui jeter, à travers les barreaux, des gâteaux, dont il était friand, ne l’apercevant plus, s’en inquiéta. Il ouvrit la porte de la tour et vit qu’il avait disparu. Il entra dans une grande colère, alla trouver la reine, et lui dit :

— Le Murlu est parti ! Qui lui a ouvert la porte de la tour ?

— Je n’en sais rien, répondit-elle.

— Ce ne peut être que vous ou mon fils, car il n’y a que vous deux à pénétrer dans ma chambre, où la clef m’aura été dérobée, pendant mon sommeil.