Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mère aussi fut enfermée de nouveau dans la cage garnie de clous aigus.

— Me voilà maître, à présent : je tiens le sabre ! s’écriait le géant, dans sa joie.

Mais, Mabic se rappela alors le bouton qui lui avait été donné par la petite vieille qu’il rencontra au sortir du château d’or. Il le toucha de son moignon droit, et aussitôt la vieille arriva et dit :

— Me voici ! Qu’y a-t-il pour votre service, mon fils ?

— Voyez, grand’mère, à quel état pitoyable je suis réduit !

— Je le sais, dit-elle ; je vais d’abord vous rendre vos mains.

Et elle court au jardin, en rapporte les mains coupées et les rajuste aux moignons ; puis elle retire Mabic de l’auge et lui dit :

— Allez, à présent, à la chambre du géant : il dort, et le sabre enchanté est sur une table, près de son lit. Prenez-le et coupez-lui la tête.

Il va et, d’un seul coup, tranche la tête du monstre.

Il voit, dans sa cage garnie de clous aigus, sa mère qui lui crie :

— Retire-moi d’ici, mon fils !

— C’est vous qui êtes la cause de tous nos maux, lui dit-il.

Et il lui tranche aussi la tête.