Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vraiment ? J’en suis bien aise ; mais, qui donc l’a tué ?

— Un cavalier inconnu, qui n’a pas voulu dire son nom, et qui est beau comme le soleil.

— C’est vraiment bien fâcheux qu’on ne sache pas son nom.

Et il ne dit rien de plus.

Les festins, les jeux, les danses et les chants durèrent huit jours entiers. Cependant, Robardic allait tous les matins au bois, comme devant, avec ses bœufs et ses vaches.

La demoiselle dit un jour à son père qu’elle ne serait heureuse que lorsqu’elle connaîtrait le beau cavalier à qui elle devait la vie.

— Mais, comment faire pour le retrouver ? lui demanda le vieux seigneur.

— Il faut faire bannir partout que vous voulez faire des courses, que vous invitez tout le monde à s’y rendre, et que vous donnerez la main de votre fille à celui qui arrivera le premier au but, car il a des chevaux que nul autre ne devancera jamais. Tous devront passer sous la fenêtre de ma chambre, où je me tiendrai, et si mon cavalier vient à passer, je le reconnaîtrai bien.

Ainsi il fut fait. On envoya des messagers de tous les côtés pour annoncer les courses. Au jour convenu, il vint des chevaliers, des seigneurs et jusqu’à des princes, de tous côtés. Tous passèrent