Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Essayons toujours ; puisque j’ai été changé en colombe, pourquoi ne le serais-je pas aussi bien en fourmi ?

Et, aussitôt ce désir formé, le voilà devenu fourmi. Sous cette forme, il put sortir facilement de la cage.

— Mais, il faudrait pouvoir redevenir homme, à présent, pensa-t-il alors ; et aussitôt il revint à sa forme première.

Quand la demoiselle et son père revinrent pour revoir leur colombe captive, ils trouvèrent la cage vide, et ils ne pouvaient s’imaginer comment elle avait pu s’échapper, car la porte de la cage était fermée, et ils en avaient la clef. Ils regrettaient fort l’oiseau envolé.

Quant à Robardic, il était descendu dans la cour du château, et, s’adressant au portier :

— N’a-t-on pas besoin d’un domestique dans le château ? Je suis sans condition, et je voudrais bien trouver du travail, pour gagner ma vie.

— Le pâtre est parti hier, et si vous voulez prendre sa place... ?

— Peu m’importe quel genre de travail, et j’accepte.

On l’envoya alors garder les bœufs et les vaches du château, dans une prairie, sur la lisière d’un grand bois, et on lui recommanda bien de pas laisser ses bêtes entrer dans le bois.