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— Continue la route, Robardic, dit la Colombe, et si jamais tu as besoin de mon aide, appelle la reine des colombes, et j’arriverai aussitôt.

— Merci bien, répondit Robardic, et il se remit à marcher.

Il ne tarda pas à rencontrer, dans un bois, un énorme lion, assis sur le bord du sentier, comme s’il l’attendait. À cette vue, Robardic trembla de tous ses membres et songea à retourner sur ses pas ; mais, réfléchissant que le lion le suivrait et l’atteindrait facilement, et encouragé, d’ailleurs, par la manière dont la fourmi et la colombe s’étaient comportées à son égard, il réunit tout son courage et avança.

— Je vais te manger ! lui dit le lion, au moment où il passait.

— Jésus, mon Dieu ! vous ne ferez pas cela. Vous êtes, sans doute, un lion, le roi des animaux, car je n’ai jamais vu aucun animal aussi beau et aussi majestueux que vous.

— Continue ta route, Robardic, répondit le lion, et si jamais tu as besoin de moi, appelle le roi des animaux, et tu me verras arriver aussitôt.

Robardic passa outre et continua sa route, rassuré et se disant à lui-même : — Si les hommes sont contre moi, les chers animaux du bon Dieu sont pour moi, et cela est de bon augure.

En sortant du bois, il arriva sur le bord d’une