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pâtre de les faire sortir un à un, et, à mesure qu’ils passaient le seuil de la porte, où il se tenait, il les examinait et les tâtait. Ils étaient sortis presque tous, lorsque la peau d’un d’eux lui resta entre les mains.

— Ah ! je te tiens ! cria-t-il.

— Hélas ! c’en est fait de moi, cette fois ! pensa Bihanic, en se sentant serrer fortement les côtes.

Le géant le porta à la cuisine.

— Voici enfin ce coquin de Bihanic, dit-il, en le montrant aux autres géants et aux géantes ; il ne nous jouera plus de tours. A quelle sauce le mangerons-nous ?

— Il faut le mettre à la broche, répondirent les autres.

On le mit tout nu, on le ficela comme un poulet et on le jeta dans un coin de la cuisine, en attendant le moment de l’embrocher. La cuisinière, restée seule, se plaignit de manquer de bois.

— Desserrez un peu mes liens et j’irai vous en prendre, belle cuisinière, lui dit Bihanic.

Comme il la flattait, en l’appelant belle et aimable, elle se laissa toucher, et défit les liens. Mais, aussitôt Bihanic, saisissant une cognée, qui servait à fendre le bois, et qu’il aperçut dans un coin de la cuisine, en déchargea un grand coup