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brillants de beaux habits et de riches parures, tandis que le cadet était relégué au plus bas de la table, vêtu comme un valet.

Vers la fin du repas, le vieux roi prit la parole et dit :

— Maintenant, princesse, avant de quitter la table, je vais faire passer mes fils devant vous, afin que vous fassiez votre choix.

Le prince aîné passa le premier, infatué de sa personne, fier de ses beaux habits et en se dandinant et souriant gracieusement à la princesse.

La princesse le laissa passer, sans faire attention à lui.

Son désappointement fut grand.

— La princesse ne l’a pas retenu, se dit le puîné, tout joyeux, c’est qu’elle ne veut pas de lui : c’est donc moi qui serai son mari.

Et il passa, à son tour, mais, sans plus de succès que son frère, ce qui étonna fort tous les assistants.

— Eh bien ! princesse, votre choix est-il arrêté ? demanda le roi.

— Faites passer aussi votre troisième fils, sire, répondit-elle.

— A quoi bon, princesse, car celui-là n’a aucune chance de vous plaire, laid et contrefait comme il est ?

— Qu’importe ? Je tiens à le voir, sire.