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France ; je sais ce que vous venez faire ici ; vous venez chercher un remède pour votre père, qui est malade.

— Vous dites vrai, princesse, répondit le prince ; c’est pour cela même que je viens.

— Eh bien ! vous êtes ici au but de votre voyage, car c’est moi qui possède le remède ; entrez et soyez le bienvenu.

Le prince entra dans le château, lequel était bien plus beau que les deux autres, comme la maîtresse en était aussi plus belle que ses deux sœurs. Il soupa avec la princesse, joua aussi aux cartes avec elle, après le repas, et, à minuit, elle le conduisit, sur sa demande, à sa chambre à coucher. Quand il fut au lit, elle lui dit comme ses sœurs :

— Comme vous êtes beau, prince, et que vous êtes bien là ! Je voudrais être à vos côtés !...

— Ne vous moquez pas de moi, princesse, répondit le bossu, car je sais que je ne suis pas beau.

— Je ne me moque pas de vous, prince, et je veux vous le prouver.

Et elle se coucha à côté de lui, et le prince, considérant qu’il était au terme de son voyage, la laissa faire.

Le bossu se trouvait si bien dans ce château, où l’on avait pour lui toutes les attentions pos-