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iras, seul, à ce château, où il ne t’arrivera pas de mal, et moi je vais te quitter, à présent. Mais, si tu as encore besoin de moi, — et tu en auras besoin, — en quelque lieu que tu te trouves, appelle-moi et j’arriverai aussitôt.

— Merci ! dit le prince, mais, avant de nous séparer, dites-moi encore qui vous êtes et ce qui me vaut votre protection.

— Je te le dirai plus tard ; au revoir !... Et le renard s’en alla.

Le prince se dirigea, de son côté, vers le château, arriva facilement sous ses hautes murailles et frappa à la porte. Celle-ci s’ouvrit aussitôt et il se trouva en présence d’une belle princesse, qui lui dit :

— Bonjour, fils cadet du roi de France.

— Je vous salue, belle princesse ; vous me connaissez donc ?

— Oui, je vous connais, et je sais aussi ce que vous venez chercher ici ; vous venez chercher un remède pour votre père, qui est malade. Ce n’est pas moi qui possède le remède, mais, ma sœur, qui demeure dans un autre château, à cinq cents lieues d’ici. Vous logerez, cette nuit, dans mon château, et demain matin, vous vous mettrez en route pour le château de ma sœur : entrez, et soyez le bienvenu, prince.

Le prince entra et soupa avec la princesse.