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Et il se leva et alla s’agenouiller devant le mort et dire une prière pour lui.

Le lendemain matin, de bonne heure, il alla trouver le recteur et lui donna cinq écus pour enterrer le mort, et autant pour dire une messe à son intention. Il assista à la messe et à l’enterrement, donna encore quelque argent à la pauvre veuve, en prenant congé d’elle, et se remit ensuite en route, la bourse plus légère, mais, le cœur content.

Il arriva bientôt à un carrefour et se trouva embarrassé de savoir quel chemin il devait prendre. Il y avait là une croix de pierre, comme on en voit dans presque tous les carrefours, et il s’assit sur la première marche, pour se reposer un peu et manger une galette de sarrasin que lui avait donnée la pauvre veuve. Un renard à queue blanche s’approcha familièrement de lui et dit :

— Donne-moi aussi un morceau.

— Oui, chère bête du bon Dieu, tu auras aussi ta part.

Et il donna un morceau de sa galette au renard, qui le mangea avec avidité, comme s’il n’avait rien mangé depuis plusieurs jours, et dit ensuite :

— Merci ! fils du roi de France, car je sais qui tu es et où tu vas : tu es le fils cadet du roi de France ; ton père est depuis longtemps malade, et