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Il arriva dans une ville, où il s’arrêta et perdit tout son argent et même son cheval, au jeu et dans les joyeuses compagnies. Il fit alors des dettes et, comme il ne pouvait pas les payer, il fut mis en prison et condamné à mort.

Au bout d’un an et un jour, comme il ne revenait pas et ne donnait pas de ses nouvelles, on le crut mort.

Le second prince partit alors à la recherche de son frère et du remède qui devait rendre la santé à son père.

Il arrive aussi à la ville où s’était arrêté son aîné et le voit conduire à la mort, au moment même où il arrivait. Il paye ses dettes et il est rendu à la liberté.

Les deux frères menèrent joyeuse vie, pendant que dura leur argent, et ne songèrent plus à leur père malade ni à la princesse de Hongrie.

Un an et un jour s’étaient encore écoulés, depuis le départ du second prince, et, comme il ne revenait pas et qu’on n’en recevait aucune nouvelle, le vieux roi avait le cœur plein de tristesse et il s’écriait dans sa douleur : « Hélas ! il faut donc mourir ! Mais, ce qui me désole le plus, c’est de voir que mes deux fils ne reviennent pas ; ils auront sans doute trouvé la mort, en me cherchant la santé !… »