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teau en or massif, habité par quarante géants, frères de ceux de l’île et des deux autres châteaux. Il y soupe et passe la nuit, sans qu’il lui arrive de mal, et, au moment de partir, le lendemain matin, les géants lui disent :

— Revenez nous voir, quand vous repasserez par ici, avec le sabre rouillé.

Il le leur promet.

— A quelle distance suis-je encore de l’enfer ? leur demande-t-il, en détachant son cheval, qu’il retrouve à son poteau.

— A deux cents lieues, lui répondent les géants. Voici, du reste, une boule d’or qui roulera d’elle-même devant vous ; vous n’aurez qu’à la suivre, et elle vous conduira tout droit à la porte de l’enfer.

Et ils lui montrent la boule d’or, qui roule déjà devant lui. Il la suit et, au coucher du soleil, elle va heurter contre la porte du sombre manoir du Diable. Le cheval lui dit alors :

— Moi, je ne puis vous suivre dans ce lieu. Attachez-moi au poteau que voilà, et, à votre retour, — si toutefois vous revenez, — vous me retrouverez ici. On vous introduira dans une salle, où vous verrez beaucoup de beaux sabres en cuivre, en argent et en or, avec les manches garnis de diamants et de pierres précieuses, et le Diable vous dira d’en choisir un. Vous ne prendrez